Comment le Giec sélectionne-t-il ses auteurs ?
Les experts sélectionnés par le Giec sont issus d’un large champ disciplinaire et chacun est reconnu pour ses travaux dans la discipline qu’il représente. En pratique, c’est au bureau du Giec qu’il revient de sélectionner les scientifiques qui contribueront à la rédaction de ses rapports. La sélection s’effectue parmi les candidatures d’experts présentées par les gouvernements des pays membres et les organisations ayant le statut d’observateur.
Dans le cas du rapport spécial sur le changement climatique et les villes, ce sont plus de 1 000 candidatures qui ont été transmises et sélectionnées pour désigner les auteurs principaux, parmi lesquels figure Augustin Colette.
La rédaction des différents chapitres est à la charge d’une équipe d’auteurs coordonnateurs principaux et d’auteurs principaux. Des éditeurs-réviseurs interviennent en complément, lors du processus de révision.
La transdisciplinarité au cœur du prochain rapport du Giec
La finalité principale des publications du Giec est de synthétiser et d’effectuer l’analyse critique des connaissances publiées sur les thématiques qu’il choisi de traiter, en lien avec les changements climatiques et leurs effets. Une spécificité du rapport spécial « Villes & Climat » tient à son caractère éminemment transdisciplinaire.
A propos du rôle d’Augustin Colette en tant qu’auteur principal
Augustin Colette fait partie des trois experts français sélectionnés, aux côtés de Sophie Szopa (LSCE) et Valéry Masson (Météo France). Il souligne que « [sa] contribution en tant qu’auteur principal sera focalisée sur les sciences de l’environnement atmosphérique, mais la synthèse couvrira aussi plus largement les aspects relatifs aux sciences de l’adaptation, à la gouvernance, aux financements, à l’urbanisme, à la sociologie du changement… ».
Il considère sa désignation comme un honneur, compte tenu de l’importance et du prestige scientifique des travaux du Giec : « Il s’agit là de l’une des plus belles initiatives de construction de la science, au service d’un enjeu environnemental absolument majeur. L’expertise développée par l’Ineris en appui aux décisions en matière de qualité de l’air implique des interactions étroites avec la problématique du changement climatique. Depuis plusieurs années, nous nous intéressons en particulier aux co-bénéfices des stratégies de décarbonation pour la santé. C’est une question qui nous amène bien sûr à nous intéresser tout particulièrement aux contextes urbains. »
Dans le cadre de la rédaction du rapport spécial sur les villes et le climat, Augustin contribuera plus particulièrement au chapitre consacré aux solutions, qui devra donner des clés pour comprendre et soutenir l’action des villes et des grandes agglomérations.
Calendrier des travaux
- 2025 – 2026 : cycles de travail de deux ans
- Printemps 2027 : remise du rapport final
Quelques mots sur Augustin Colette
Augustin Colette est responsable de l’unité « Modélisation atmosphérique et cartographie environnementale » (MOCA) de l’Ineris. Il travaille sur la physique et la chimie de l’atmosphère, avec un intérêt particulier pour l’évolution à long terme de la qualité de l’air en Europe, ce qui inclue la problématique du lien avec le changement climatique.
Augustin est coordinateur du projet dédié aux décideurs politiques du service européen Copernicus de surveillance de l’atmosphère et conseiller scientifique du service européen de prévision de la qualité de l’air. Il est également membre du conseil scientifique du programme AQACIA de l’Ademe et du Groupe thématique « Atmosphère » du comité TOSCA du CNES, ainsi que du centre thématique sur la santé et l’environnement de l’Agence européenne de l’environnement. Il a été président de la Task Force on Measurement and Modelling de la Convention Air des Nation-Unies, et éditeur pour le journal scientifique Geoscientific Model Development.
Quelques mots sur le Giec
Le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) a été créé en 1988 par l’Organisation météorologique mondiale (OMM) et le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE). Sa mission consiste à analyser le changement climatique, ses conséquences, et les stratégies d’adaptations possibles à travers le monde. Le Giec revendique une démarche purement scientifique et a pour but de fournir des éléments objectifs aux gouvernements afin d’élaborer des politiques dans le domaine du climat.
Le bureau du Giec est composé de 36 membres, dont un président et trois vice-présidents. Il est composé de trois groupes de travail.