IMG_0785

Dans un article publié dans la revue Nature Ecology and Evolution, Jeremy Borderieux, doctorant au sein du laboratoire Silva (une UMR AgroParisTech, INRAE, Université de Lorraine), apporte des résultats inédits au niveau international sur l’adaptation de la végétation forestière au changement climatique.

Menée au sein des forêts métropolitaines, cette étude vient challenger à la fois le concept de thermophilisation, l’adaptation des communautés de plantes au réchauffement climatique, et celui d’homogénéisation de la flore forestière.

En effet, les résultats des recherches menées par le doctorant à partir de 756 espèces fréquentes dans les forêts métropolitaines (Corse exclue) démontre que le remplacement d’espèces dû au changement climatique se fait principalement par la disparition des espèces de climats froids (devenues inadaptées) – là où la littérature actuelle supposait non seulement cette disparition mais également un gain d’espèces de climat chaud.
Ainsi, sur les 756 espèces auxquelles l’étude s’est intéressée, 54 % ont connu un déclin, 41 % une expansion et 5 % restent stables.

Le travail montre également que cette diminution ne conduit pas nécessairement à une homogénéisation de la flore forestière à l’échelle des territoires ou des forêts françaises.

Ces résultats remettent en cause la vision selon laquelle la thermophilisation est une adaptation des communautés au réchauffement climatique. Il s’agirait plutôt d’une altération
entrainant des conséquences négatives sur la diversité locale, mais ne provoquant pas d’homogénéisation à l’échelle régionale.