Le programme de science participative Phenomer, dédié à l’observation d’eaux colorées dues aux proliférations de microalgues, évolue et déploie son action à l’échelle nationale pour devenir Phenomer 2.0. Grâce à une nouvelle application et à l’appui de 9 laboratoires de l’Ifremer, les citoyens pourront participer à l’effort scientifique sur l’ensemble du littoral métropolitain. Dès 2025, les utilisateurs de l’application seront également alertés de l’apparition d’une efflorescence grâce à l’imagerie satellite et pourront se rendre sur place pour effectuer des prélèvements. Dans des conditions favorables de lumière et chaleur suffisantes, le phytoplancton se multiplie très rapidement et ces organismes microscopiques peuvent avoir des effets visibles à l’œil nu, changer la couleur de l’eau ou la rendre bioluminescente. Ces proliférations massives sont appelées blooms de phytoplancton. Bien que naturels, ces blooms sont surveillés de près par les scientifiques. Certains sont en effet nuisibles pour l’environnement, ou peuvent impacter l’aquaculture et les activités de loisir. S’ils sont très fréquents, ils peuvent aussi indiquer un déséquilibre de l’écosystème. Ce sont ces efflorescences que l’application Phenomer 2.0 propose aux utilisateurs de recenser en fournissant une photo et la localisation de l’observation. Elle donne également les bons conseils pour effectuer un prélèvement d’eau et le déposer dans le relais local le plus proche (clubs de sports et loisirs nautiques, associations d’éducation à l’environnement, professionnels de la mer, capitaineries, plaisanciers…). Ces derniers achemineront l’échantillon jusqu’à l’un des laboratoires de l’Ifremer pour vérifier qu’il s’agit bien d’une efflorescence de phytoplancton et identifier l’espèce responsable. Accroître la surveillance du littoral pour mieux le protéger Grâce à ses observations participatives, Phenomer 2.0 permet de compléter la surveillance traditionnelle basée sur des prélèvements réguliers réalisés par le REPHY (Réseau de Surveillance du Phytoplancton et des Phycotoxines), et d’améliorer très efficacement le recensement des blooms sur le littoral. Une étude de 2020 a montré que 60 % des efflorescences signalées par Phenomer n’auraient pas été détectées autrement. Pour une surveillance encore plus efficace, Phenomer 2.0 utilisera d’ici quelques mois les observations des satellites européens Sentinel-2 et 3 pour détecter les efflorescences de phytoplancton. Ce nouvel outil s’appuiera notamment sur l’expertise en optique marine et télédétection de la couleur de l’océan des chercheurs du laboratoire ISOMer de Nantes Université. Les utilisateurs seront alertés et pourront alors se rendre sur place pour confirmer la présence d’eaux colorées et effectuer un prélèvement. Pour certaines efflorescences, les scientifiques de l’Ifremer prélèveront des échantillons d’eau au cœur du bloom pour mieux comprendre l’apparition et l’évolution de ces phénomènes. Ils analyseront, grâce à des techniques comme le séquençage d’ADN environnemental, l’ensemble des communautés phytoplanctoniques et bactériologiques présentes. La composition pigmentaire des eaux colorées sera aussi déterminée pour améliorer les techniques de détection par satellite. « L’originalité de Phenomer 2.0 réside dans le couplage d’approches pour l’observation des eaux colorées à différentes échelles : sciences participatives, imagerie satellite et séquençage d’ADN environnemental. Combinées, elles permettent d’améliorer grandement la surveillance des efflorescences algales », explique Jean-Côme Piquet pilote du programme de sciences participatives Phenomer 2.0. Le projet bénéficie du soutien de la SNSM, les Sauveteurs en Mer, qui s’engage à sensibiliser les usagers de la mer sur ces phénomènes et leurs impacts et à inciter les sauveteurs bénévoles à contribuer à l’observation des eaux colorées. Nous invitons tous les citoyens et professionnels de la mer à rejoindre Phenomer 2.0 et à contribuer à la connaissance de nos écosystèmes marins. Pour plus d’informations, téléchargez l’application (pour Android ou IOS) ou rendez-vous sur le site web du programme. Retrouvez l’intégralité du communiqué dans le PDF ci-joint ou sur le site Ifremer Press Contacts |
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